Abstract (french) | Le titre quelque peu provocant ne doit que donner lieu à un accès spécifique au deuil
barthésien. Pas tellement à son oeuvre, bien que si, mais plutôt à ce qui reste chez lui
expressément inachevé, dit mais toujours en suspens. Les quatre moments présentés :
bégayer, soigner, consoler et écrire, tout comme la comparaison avec Pour un tombeau
d’Anatole de Stéphane Mallarmé, déploient non seulement une perte inouïe, mais
l’historicité du phénomène. La mort se dit différemment dans les notes non publiées
au XIXe et au XXe siècle. Le titre s’explique par le passage de la mort « rachetable » au
profit de la pensée, de l’idéal, de la littérature à la mort non-dialectique de Barthes. Si je
déteste Roland Barthes, c’est parce que son Journal de deuil, bien qu’ « inadéquat » dans
plusieurs sens du mot, demeure « inattaquable ». L’expérience du deuil de Derrida le
confirme. Barthes y accueille le deuil, le pathétique et l’émotivité, et ainsi inaugure un
rapport spécifiquement postmoderne avec la mort. Une acceptation presque amicale,
à l’encontre du duel moderne avec elle. Pour Mam. Pour Maman. |