Abstract (french) | Le titre « Les Mythes de Sacher-Masoch » pourrait renvoyer à des concepts divergents, comme en témoignent les meilleures lectures de Sacher-Masoch, celle qui ont réussi à réinventer son texte même, notamment celle de Deleuze et de Quignard. On pourrait les dire « perverses », comme dirait Barthes, car elle implique un clivage (Roland Barthes, OC IV, p. 248), et il se fait sentir. En fait, l’auteur de La Vénus à la fourrure a écrit les Femmes slaves, dix nouvelles, réunies en volume en 2013, qui vont ici servir de plateforme pour déployer une petite trajectoire du masochisme naissant et du masochisme décadent, au masochisme contemporain, du carnaval (du congrès panslaviste) au théâtral, du sentimental au comique. Car, il y a masochisme et masochisme, et celui de Sacher-Masoch fait voir la fente ouverte par son écriture, tel la cravache de la femme « bourrelle », son ambition de concilier la littérature, la philosophie et l’histoire naturelle, n’a pu aboutir qu’à une bouffonnerie, à la « tragi-comédie masochiste » (Pascal Pia). |