Abstract (french) | En suivant les travaux de Mona Ozouf, Martin Nadeau et Maurice Lever, cet article essaie de faire voir un Sade « justicier », engagé politiquement et éthiquement. Sade décline l’engagement via non seulement ses opuscules pendant la Révolution française, mais par son œuvre fictionnelle, son théâtre et ses récits de voyage. Sa correspondance en témoigne aussi. De la littérature à l’histoire, de la philosophie au Politique, marquis de Sade serait devenu le « Marquis sans-culotte » sur les tréteaux républicains du théâtre du monde. Tout se résume dans la notion de la Révolution comme théâtre, car Sade le « justicier » remet en question non seulement le statut de l’écrivain Sade, mythique et donc décrié – car, face au mythe, on peut soit « idéologiser » soit « poétiser », dirait Barthes -, mais les stratégies même de l’engagement, ce cul-de-sac théorique depuis Sartre. L’engagement face à la Révolution française en dit long sur la conjuration du terme même (Derrida), mais fait voir sa « nouveauté » indéniable. |