Le rêve a toujours été un thème privilégié dans la littérature française et mondiale. Depuis le Moyen Age et le Roman de la Rose, le rêve est omniprésent dans la littérature française. Abordé par les romantiques tels que Gérard de Nerval, ce sujet inépuisable trouve également des admirateurs auprès des écrivains modernes et postmodernes. Ce mémoire de master a pour objectif d’étudier la conception romantique-nervalienne du rêve par rapport à celle de Pascal Quignard, écrivain dont toute l’œuvre témoigne que le postmodernisme implique un dialogue incessant et perpétuel avec la mort. Pour les deux auteurs, le rêve est un intermédiaire entre la vie et la mort, une voie d’accès à l’autre monde. Dans la première partie de notre mémoire, nous allons analyser le thème du rêve en corrélation étroite avec les notions foucaldiennes d’utopie et d’hétérotopie. S’ensuit l’analyse comparative des textes de Nerval et de Quignard. Nous allons nous centrer sur les traits romantiques de l’œuvre de Quignard, son interprétation enrichie de la notion du rêve et sa distinction par rapport au mot songe. Le rêve, en tant qu’intermédiaire entre deux mondes, est inévitablement lié aux concepts de la première musique (du chant des sirènes), de la danse, du passé (du jadis), du saut, de l’eau et de la mort. Il est le lieu même de l’absence-présence. Finalement, dans la troisième partie nous présenterons la traduction de passages choisies de deux auteurs, et la conclusion.