L'objectif de cette étude était de développer une méthode simple, rapide, économique et efficace d'agroinfiltration de feuilles de peuplier permettant l'expression transitoire de gènes d'intéret. Par ailleurs, nous avons cherché à préparer une construction génétique appropriée pour la transformation de protoplastes chez le peuplier. Ce travail s'intègre à un projet français plus large dédié à la transformation génétique de plantes d'intéret agronomique, intitulé GENIUS (Genome Engineering Improvement for Useful plants of a Sustainable agriculture). En premier lieu, nous avons optimisé les conditions d’agroinfiltration sous vide en testant différentes concentrations de Silwet L-77, différentes valeurs de pression ainsi que l’effet du cefotaxime. La souche d’ Agrobacterium tumefaciens C58 (pM90) (I203) ayant intégré un vecteur binaire portant les gènes rapporteurs GUS et EGFP sur son T-DNA a été utilisée pour suivre l’efficacité de transformation. La concentration en Silwet L-77 est apparue positivement corrélée à l’efficacité de transformation et les meilleurs résultats ont été obtenus avec une concentration de 0.003%. Les conditions de vide n’ont en revanche pas eu d’effet significatif, alors que laisser temporairement les feuilles agroinfiltrées sur des boites de Petri sans Cefotaxime avant de les transférer sur Cefotaxime a conduit à une augmentation significative des taux de transformation. Cette méthode peut être utilisée pour une évaluation rapide de vecteurs binaires de transformation génétique, ainsi que pour la localisation subcellulaire de protéines d’intéret. Une autre partie des expérimentations a consisté en la préparation d’un vecteur pour la transformation de protoplastes de peuplierpermettant la sélection de protoplastes transformés résistants aux antibiotiques avant la régénération de plantules transgéniques. La stratégie de construction était d’amplifier le gène de résistance à l’hygromycine (hpt) par PCR avec des amorces contenant des sites de restriction Sal I, de le cloner dans un vecteur intermédiaire, de récupérer le fragment de gène par digestion Sal I et de le cloner dans un plasmide pOMEGA GUS-GFP pré-existant dans un site de restriction Sal I unique. Bien que cette stratégie de clonage n’ait pas abouti ici, nous avons pu produire le vecteur intermédiaire. L’insert hpt étant grand et difficile à cloner, augmenter le ratio insert/plasmide est certainement un paramètre important pour réussir la ligation.